Le tennis féminin avait la cote !
Dans les années 70, lorsque Billie King bat Bobby Riggs, le monde prend soudain conscience que les femmes peuvent rivaliser avec les hommes. Jean-Philippe Danglade, professeur de marketing à la Kedge Business School et auteur de Marketing et célébrités expliquait déjà en 2016 dans Le Temps que cet intérêt n’a pas toujours été porté que sur les hommes : « Le tennis masculin est mieux positionné et plus lisible, mais on oublie qu’avant l’apparition de Federer, Nadal, Djokovic et Murray, les sponsors étaient assez attirés par le tennis féminin. À une certaine époque, Graf, Seles et Hingis, c’était plus attractif que Bruguera ou Muster. Aujourd’hui, le problème de la WTA, c’est qu’elle n’a que deux têtes d’affiche (Serena Williams et Maria Sharapova) […] Pour des annonceurs, la peur du vide est réelle. »
Des profils et des personnalités hors du commun
Si un match de Djokovic, Nadal ou Federer fait vendre, c’est parce que leur parcours est exceptionnel et qu’ils sont aux coudes à coudes pour inscrire leur nom dans l’Histoire du tennis. C’est grâce finalement à des personnalités fortes, autant aimées que détestées qu’un sport devient plus médiatique. Les spectateurs sont friands de rivalités, de suspens et d’anecdotes croustillantes. Il en serait donc de même pour les femmes si elles pouvaient proposer une équivalence.
Certaines joueuses comme Serena Williams le font pourtant. Elles cumulent autant, voire plus de victoires que certains joueurs reconnus. Le palmarès de l’Américaine et sa personnalité ont fait d’elle la joueuse la plus populaire du circuit WTA de ces dernières années. Il est évident qu’elle a porté le tour durant toute sa carrière. Depuis, peu de joueuses ont réussis à atteindre son niveau même s’il est possible de voir toute une génération de jeunes joueuses talentueuses prêtes à se battre pour obtenir le titre de n°1 et marquer l’Histoire du tennis féminin, elles aussi. Bianca Andreescu confirme cette nouvelle vague. « C’est une période vraiment excitante pour le tennis féminin. Il y a tellement de jeunes joueuses fortes : Naomi Osaka, Coco Gauff, Sofia Kenin, Iga Swiatek, Ash Barty, Aryna Sabalenka… La liste est longue. Je pense que les rivalités que nous développerons seront super importantes. Je pense que nous pouvons changer la donne. Nous pouvons changer le monde. Nous arrivons en force. Surtout que nous sommes géniales, super jeunes et que nous nous en sortons très bien. »
Il faudrait donc ne pas regarder le tennis féminin en comparaison de celui des hommes, mais plutôt pour ce qu’il est, soit du tennis féminin avec ses propres caractéristiques et ses propres personnalités. Et qui de mieux que les principales intéressées pour parler de leur sport ? Julia Georges explique en quoi le tennis féminin peut-être plus intéressant : « Chez nous, il y une vraie incertitude, vous ne savez vraiment pas qui va gagner la rencontre. C’est carrément 85% ou 90% différent que pour les hommes où les favoris sont rarement battus. De plus, le niveau s’est beaucoup relevé. Il n’y a plus d’adversaires faciles, les fans devraient prendre conscience de cela. » Kristina Mladenovic va également dans le sens de l’allemande : « le tennis féminin a progressé. Les matchs sont souvent indécis et même s’il est vrai que nous frappons moins fort et que le jeu est moins rapide, le spectacle est souvent au rendez‐vous ».
Le rôle du tournoi dans la promotion du tennis féminin
Le spectacle est également au rendez-vous au Ladies Open Lausanne. Le tournoi a pour vocation de promouvoir le tennis féminin et de proposer à chacun la possibilité de découvrir ce sport de façon plus global. Pouvoir donner l’envie à des jeunes filles de se mettre au tennis en voyant des joueuses professionnelles s’affronter sur le Court Central du Tennis Club Lausanne est une mission qui tient à cœur au comité d’organisation. Ce dernier est largement appuyé par la Ville de Lausanne qui a mis en place cette année une campagne de promotion de la pratique sportive féminine avec de nombreuses ambassadrices dont la joueuse vaudoise Timea Bacsinszky. De plus, le tournoi offre ses wildcards à des jeunes suissesses qui peuvent ainsi se confronter à des joueuses plus expérimentées afin de les aider à progresser et avoir la chance de participer à un tournoi international. Il est donc primordial d’encourager notre public à venir et soutenir le tournoi, les joueuses et de façon générale, le tennis féminin.
N’hésitez donc plus et achetez vos billets pour cette nouvelle édition du Ladies Open Lausanne !